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Reconnue mais atypique ? L’ESPCI ParisTech pourrait bien devenir l’exemple à suivre. Début 2011, l’Institut Montaigne, laboratoire d’idées indépendant, a publié un rapport sur la formation des ingénieurs français à l’heure de la mondialisation. Question : comment encourager les jeunes diplômés à créer puis développer des entreprises ? Culture du dépôt de brevets, création de start-up, choix de carrière et de cursus : et si tout se jouait au sein des écoles ? Les auteurs du rapport ont isolé plusieurs pistes qui soulignent les qualités de l’ESPCI ParisTech. Démonstration en 6 points.
Amandine Kolleth, étudiante en master. Crédits : ESPCI ParisTech / Proxima
Créer un écosystème pour innover
Enjeu : déceler et développer des vocations d’entrepreneurs.
A l’ESPCI ParisTech :
Le rapport est élogieux : "l’ESPCI possède une culture de l’innovation tout à fait unique, où le dépôt de brevet est effectué directement par les chercheurs, qui en assument les risques et en reçoivent les bénéfices." Résultats ?
"L’ESPCI ParisTech représente un brevet de ParisTech sur deux alors qu’elle ne pèse que 7 % du budget de ce Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES)" qui regroupe pourtant 10 autres grandes écoles d’ingénieurs. Comme le souligne Le Nouvel Observateur : "A elle seule, l’ESPCI fait plus en matière de brevets que Polytechnique + Supelec + Arts et Métiers + Mines + ENSTA + Centrale".
Selon Marc Fermigier et Hélène Montes, directeurs des études à l’ESPCI ParisTech, ce qui fait l’originalité et la force des enseignements de l’Ecole, "c’est qu’ils sont tous conçus comme un continuum, depuis les principes scientifiques fondamentaux jusqu’aux applications : les frontières intra disciplinaires (et interdisciplinaires aussi) sont abattues. Cela crée un contexte stimulant, très favorable à la créativité des élèves ingénieurs".
L’enjeu stratégique du doctorat
Enjeu : orienter les ingénieurs vers la recherche, développer l’esprit d’initiative, multiplier les opportunités de start-up et d’innovations technologiques.
A l’ESPCI ParisTech :
60% des ingénieurs de l’Ecole deviennent docteurs. Ce ratio est exceptionnel. Afin de le mesurer, l’Institut Montaigne publie quelques chiffres : seuls 15% des ingénieurs étatsuniens (niveau master) vont jusqu’au doctorat (33% au Massachusetts Institute of Technology). Et en moyenne 4% seulement des ingénieurs français réalisent une thèse (28% à Polytechnique en 2004).
Multiplier les contacts avec l’entreprise
Enjeu : favoriser l’émergence d’idées nouvelles
A l’ESPCI ParisTech :
De nombreuses start-up fondées et pilotées par des chercheurs ou des diplômés de l’Ecole donnent aux élèves ingénieurs la possibilité de découvrir de vraies réussites entrepreneuriales. Supersonic Imagine, Roowin, Sculpteo, Withings, Capsum... Ces succès sont fondés sur de solides innovations technologiques et un développement audacieux.
La junior entreprise Physique Chimie Avenir permet aussi de se familiariser avec cet univers. Enfin, tous effectuent un stage de 4 à 6 mois en milieu industriel (grands groupes, PME ou start-up).
Illustration : suivez l’itinéraire de Laurent Boitard
Bien sûr, des entreprises visitent régulièrement le campus Vauquelin afin de se présenter et tisser ainsi des liens avec les élèves ingénieurs. Certaines d’entre elles financent des Chaires d’enseignement et de recherche. D’autres parrainent des promotions. Citons Total, Schlumberger, Michelin, Saint Gobain, Lundbeck, Arkema, L’Oreal…
Page suivante : internationalisation, synergies entre écoles et diversité sociale.
L’urgence de l’internationalisation
Enjeu : donner aux ingénieurs une visibilité internationale
A l’ESPCI ParisTech :
A la rentrée 2011, les cours de Biochimie et de Physiologie notamment seront dispensés en langue anglaise. Par ailleurs, les élèves ont quatre opportunités d’acquérir une expérience internationale :
– le stage industriel (cette année, 2/3 des élèves l’effectuent à l’étranger),
– un stage optionnel entre la première et la seconde année,
– le projet de recherche en laboratoire : 20% des élèves,
– la totalité de la 4eme année : 15% des élèves,
Des accords de double-diplôme ont été signés avec l’université japonaise de Doshisha (Kyoto) et l’université russe de Novossibirsk, des accords d’échanges ont été conclus avec l’université japonaise d’Hokkaido (Sapporo), Northwestern University (Chicago, Etats-Unis), Imperial College et Cambridge (Royaume-Uni), Konstanz (Allemagne) …
Synergies entre Ecoles et cursus
Enjeu : acquérir l’expérience du travail pluridisciplinaire avec des écoles différentes.
A l’ESPCI ParisTech :
Le système de tutorat s’appuie sur l’expertise de chercheurs issus de l’Ecole mais aussi de campus voisins, au cœur du quartier latin parisien. L’Ecole a aussi développé des conventions d’accueil avec certains partenaires de ParisTech (Ecole Polytechnique, AgroParisTech, Institut d’optique Graduate school) permettant d’obtenir un double-diplôme.
PSL Research University élargira bientôt la palette de passerelles et de parcours possibles pour les élèves ingénieurs.
Et la diversité sociale ?
Enjeu : repérer les élèves les plus prometteurs mais exclus des filières élitistes
A l’ESPCI ParisTech :
A la rentrée 2010, 38% des élèves ingénieurs étaient boursiers. Les droits de scolarité sont entièrement redistribués pour financer les bourses Joliot attribuées sur critères sociaux. L’association des ingénieurs ESPCI propose également des aides sous forme de prêts aux étudiants. 10% des élèves ingénieurs sont sélectionnés sur dossier (hors concours) et sont donc issus de la filière universitaire. L’Ecole participe au Cordées de la réussite : les étudiants vont à la rencontre des élèves de lycées en zone d’éducation prioritaire.
Pour en savoir plus :
L’intégralité du rapport publié par l’Institut Montaigne.
"Adapter la formation de nos ingénieurs à la mondialisation"
A consulter aussi :
Les chaires d’enseignement et de recherche à l’ESPCI ParisTech