Microscopie en champ proche sur des nanostructures transparentes



 
INTRODUCTION
Les applications opto-électroniques des non-linéarités optiques de nanoparticules et de nanostructures sont de grand intérets. Les microscopes optiques de champ proche (SNOM) utilisant des sondes sans ouverture qui permettent d'obtenir des résolutions inférieures à la dizaine de nanomètres sont parmi les techniques les plus prometteuses pour l'étude de ces propriétés.
 
Les microscopes optique de champ proche conçus au laboratoire utilisent des sondes métalliques sans ouverture optique faites d'une tige de tungsténe coudée et taillée en pointe. Avec un montage fonctionnant par transmission, ces sondes ont permis d'obtenir une résolution d'une dizaine de nanomètres sur une marche métallique. Ce montage et son aptitude à révéler des contrastes optiques avec une trés bonne résolution ont été utilisés pour l' étude de particules métalliques déposées sur des matrices transparentes[1].
 
Des études préiminaires sur des couches d'agrégats d'or co-déposés avec MgF2 ont permis d'observer des différences dans la transmission de ces couches avec une résolution de 5 nm. Cette résolution est de l'ordre de grandeur du diamétre des agrégats métalliques. Ces résultats permettent d'envisager la mesure du spectre d'absorption d'un agrégat isolé.

Différentes études ont été menées, l'une par reflexion totale interne, un autre en mode transmission avec le microscope introduit ci-dessus.
 

EXALTATIONS LOCALISEES AVEC UN MICROSCOPE EN MODE TRANSMISSION
Cette résolution est aussi de l'ordre de grandeur de la taille des exaltations prédites théoriquement sur des films semi-continus de particules métalliques lorsqu'ils sont irradiés par une onde éléctromagnétique. Ces films sont constitués d'amas métalliques de structure 2D, prochent du seuil de percolation, et qui forment une structure fractale. Avec le même montage que précédement, des mesures du champ proche optique de ces structures éclairées avec différentes longueurs d'onde ont permis d'observer les sites d'exaltations localisés et trés étroits dont le diamêtre est inférieur à 50 nanomètres, et de confirmer la dépendance en longueur d'onde de ces exaltations.

Ce travail est une collaboration avec:
 -Patrice Gadenne and Xavier Quélin, LMOV, Université de Versailles Saint Quentin
 -Vladimir A. Shubin, A. K. Sarichev and Vladimir M. Shalaev, Department of Physics, New Mexico States University, Las Cruces, NM, USA.
 

[1]-Transmission mode aperturless near-field microscopy: optical and magneto-optical studies, S. Grésillon, H. Cory, JC Rivoal, AC Boccara, Journal of Optics A : Pure and Applied Optics, 2 (1999).



Imagerie optique en champ proche de nanoparticules d'or avec un microscope fonctionnant par reflexion totale interne
 
L’objectif est d’observer la réponse optique d’agrégats d’or déposés en monocouche et au voisinage du seuil de percolation  sur un substrat de silice. Leur taille, environ 20 nm, est bien inférieure à la longueur d’onde du faisceau utilisé pour les révéler (647 nm) et par conséquent, inférieure à la limite de résolution d’un microscope optique classique . 

En effet, pour une illumination à une longueur d’onde donnée, seules les informations de faibles fréquences spatiales peuvent se propager au delà de l’objet, alors que les hautes fréquences spatiales restent confinées dans un champ évanescent dont l’amplitude diminue lorsque l’on s’éloigne de l’objet. L’idée consiste donc à sonder le champ électromagnétique localisé à la surface de l’échantillon afin d’obtenir la résolution sub-longueur d’onde recherchée : c’est la microscopie optique de champ proche (SNOM : Scanning Near-field Optical Microscopy). La méthode développée au laboratoire d’optique de l’ESPCI [1] consiste à utiliser une pointe en tungstène pour venir perturber localement et diffuser ce champ. La dimension de l’extrémité doit donc être du même ordre de grandeur voire plus petite que les structures recherchées (~ 10 nm).

 
 

 
Le dispositif expérimental est présenté sur la figure ci-contre. L’échantillon est éclairé en réflexion totale interne à l’aide d’un prisme, ce qui génère à sa surface une onde évanescente. Celle-ci est localement  perturbée par la présence des agrégats. La pointe oscille au-dessus de l’échantillon avec une amplitude de l’ordre de 100 nm et  une fréquence proche de 5 kHz. En position basse (à environ 1 nm de la surface), elle diffuse l’onde évanescente en champ lointain. Le signal recueilli à la fréquence de vibration permet d’extraire les informations optiques locales. Grâce à une boucle d’asservissement sur l’amplitude, on recueille simultanément une information  topographique lors du déplacement de l’échantillon sous la pointe. Un système  informatique gère ces déplacements et enregistre les signaux désirés.

Avec un montage semblable fonctionnant en réflection ou transmission, nous avons pu mettre en évidence [2] les exaltations locales de champ électromagnétique produit par une distribution d’agrégats au seuil de percolation, conformément aux prédictions théoriques [3].

 1 limite à laquelle un chemin électrique continue est établie entre deux extrémités de l’échantillon
 2 donnée par le critère de Rayleigh : 1.22l/2n0sinq
 

[1] : R. Bachelot, P. Gleyzes and A. C. Boccarra, Optics Letters, 20, 1924 (1995).
[2] : L. Aigouy, A. C. Boccara, H. Cory, S. Ducourtieux, S. Gresillon and J. C. Rivoal, International Congress of Optics XVIII, 1999, San Francisco.
[3] : V. M. Shalaev and A. K. Sarychev, Physical Review B 57, 13265 (1998)


Contact information : Jean Claude Rivoal , Samuel Grésillon, Sébastien Ducourtieux
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