L’ESPCI Paris - PSL a accueilli la compétition Falling Walls

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03/10/2023

Lucie Ries, gagnante de la compétition Faling Walls Paris

Trois minutes pour convaincre, pas une de plus ! Falling Walls est une compétition académique internationale renommée dans laquelle le verbiage n’a pas sa place. Les concourants s’y affrontent à travers de très courts speechs de 3 minutes présentant leurs sujets de recherche et leurs travaux. Un jury composé de professionnels du monde académique délibère ensuite, afin d’en déterminer le ou la gagnant.e, qui se verra offrir une place pour la finale de la compétition à Berlin, le mois prochain. Nous vous proposons un récapitulatif des projets ayant retenu l’attention du jury.

Commençons par Lucie Ries, post-doctorante en chimie des matériaux dans l’équipe MicroMegas du Laboratoire de Physique de l’ENS. Elle est la grande gagnante de cette compétition. Lucie a présenté ses travaux sur une nouvelle technologie permettant d’optimiser les membranes filtrantes de traitement de l’eau. Ces membranes sont utiles aussi bien pour la désalinisation de l’eau de mer que pour le traitement d’eau pour des procédés industriels, permettant notamment de réutiliser l’eau sur les sites. « Le traitement de l’eau est d’autant plus important qu’une personne sur trois dans le monde n’a toujours pas accès à de l’eau potable » rappelle Lucie. Nous parlons d’optimisation car ces membranes sont déjà bien connues, elles présentent toutefois l’inconvénient d’être énergivores et de s’encrasser régulièrement, ce qui implique de les remplacer fréquemment. Les chercheurs de l’équipe MicroMegas ont peut-être la solution afin de réduire ce surcoût. Grâce l’électro-osmose - qui consiste à appliquer un champ électrique à l’intérieur du dispositif - les membranes acquièrent des propriétés auto-régénératrices. Sous l’effet de ce faible courant électrique, un phénomène de pompage et de poussage se met en place au cœur du dispositif, empêchant les membranes de s’encrasser tout en rendant l’effet du traitement plus efficient. Cette technologie brevetée permet de réduire les coûts du traitement d’eau et ouvre peut être la voie à des usages à plus grande échelle.

Au coude à coude avec la gagnante, la 2e place revient au projet SonoMind présenté par Thomas Tiennot, chercheur et post-doctorant au laboratoire Physique pour la Médecine (PhysMed), ESPCI Paris - PSL / INSERM / CNRS, qui part du constat que près de 30% des patients atteints de dépression sévère sont résistants aux stratégies thérapeutiques médicamenteuses. Une stimulation cérébrale directe des zones impliquées dans la maladie est une alternative parfois nécessaire, mais les méthodes de stimulation cérébrales existantes sont trop invasives pour être déployées à si large échelle ou trop superficielle pour atteindre les régions cérébrales visées. SonoMind vise à développer la première méthode de stimulation cérébrale non-invasive et profonde via l’utilisation d’ultrasons focalisés.

Enfin, le projet rAIman porté par Clémence Gentner, post-doctorante au laboratoire Kastler Brossel gagne la troisième place de cette compétition. Au-delà des contrastes et des couleurs, le projet rAIman repousse les limites de l’imagerie jusqu’à l’identification chimique. La technologie combine l’effet Raman à des approches computationnelles pour imager la composition chimique en temps réel, levant des barrières dans des domaines allant du biomédical à la sécurité.

Un grand bravo à tous les participants de cette compétition pour la qualité des projets présentés. On souhaite bonne chance à Lucie Ries qui jouera la finale Falling Walls à Berlin, le mois prochain. Merci à DeepTech Founders et Elodie Chabrol, co-organisateurs de cet événément.





ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES DE LA VILLE DE PARIS
10 Rue Vauquelin, 75005 Paris