Comment devenir élève-ingénieur ESPCI sans passer le concours d’entrée ?

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19/03/2012
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Julien Brunet (promo 129), Lucile Henry (promo 130), élèves-ingénieurs Crédits : ESPCI ParisTech

En suivant, à l’instar de Julien Brunet et Lucile Henry, la procédure d’admission sur titre dont la première étape s’est achevée le 23 mars. En effet l’ESPCI ParisTech recrute annuellement une douzaine d’élèves-ingénieurs, sur titre, dossier, et entretien. Pourquoi ces recrutements ? Qui est concerné ? Comment se déroule l’admission ? Quelques précisions.

A qui s’adresse cette voie d’admission ?

"A d’excellents élèves" répondent en chœur Jean-Louis Halary et Véronique Bellosta, en charge du recrutement. "Et parmi ces élèves, nous privilégions ceux qui ont un projet construit, cohérent avec celui de l’Ecole, en termes d’enseignements et de perspectives professionnelles". C’est pourquoi l’Ecole, soucieuse d’éviter toute déconvenue aux futurs élèves, valide les intentions de candidatures.

4 catégories d’étudiants, 2 niveaux d’intégration

Intègrent en 1ere année :
 Des élèves de classes préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE), filière Maths-Physique (MP) désireux de se réorienter pour se consacrer plus largement à la physique et à la chimie.
 De très bons étudiants en licence physique et chimie au niveau L2 (diplôme universitaire français), ou titulaire d’un titre jugé équivalent,
 De brillants titulaires d’une licence physique et chimie niveau L3, ou d’un titre jugé équivalent. La procédure de recrutement est alors mutualisée entre plusieurs Grandes Écoles d’ingénieurs.

Intègrent en 2e année :
 Des étudiants français ou étrangers de très bon niveau titulaires d’une licence physique-chimie niveau L3 et d’une 1ere année de master (M1) ou de titres jugés équivalents.

Objectif : enrichir une promotion

Pourquoi ne pas recruter uniquement par la voie du concours ? "Parce que la filière d’admission parallèle permet d’enrichir une promotion et lui apporte une diversité de formations, de cultures, de parcours individuels... C’est une source d’équilibre indispensable" explique Véronique Bellosta. "Cette voie permet aussi de rompre avec le stéréotype du "taupin", généralement du genre masculin, issu des plus célèbres classes préparatoires, parfois des mêmes villes voire du même milieu social" renchérit Jean-Louis Halary.

Et les résultats sont là

Jean-Philippe Krieger, élève-ingénieur (Promo 127) Crédits : ESPCI ParisTech
Jean-Philippe Krieger, élève-ingénieur (Promo 127) Crédits : ESPCI ParisTech
Un exemple ? Jean-Philippe Krieger (127e promo) est entré sur titre en première année après un diplôme de L3 (Math, Physique, Chimie) délivré par l’Université Louis Pasteur (devenue Université de Strasbourg). Il s’est classé parmi les meilleurs de sa promotion et effectue cette année un Master au laboratoire de Chimie organique. "Au lycée, je dois avouer que j’étais plutôt médiocre, confie-t-il. Après le bac, je me suis frotté à la vie active une année complète mais j’ai vite compris que j’avais intérêt à reprendre les études". Sa licence ? "Idéale pour intégrer l’ESPCI car pluridisciplinaire et dotée de bons professeurs : je l’ai constaté arrivé à l’Ecole car je n’avais quasiment pas de lacune par rapport aux élèves issues des classes prépa."

Autre atout ? Son projet professionnel, soigneusement mûri avant de se présenter. "A l’Université, j’ai d’abord envisagé de devenir enseignant mais très vite, j’ai songé à la recherche tout en souhaitant m’offrir l’opportunité de travailler dans le privé, avantage du cycle d’ingénieur. L’ESPCI ParisTech combine tous ces avantages : pluridisciplinarité, formation à l’ingénierie par la recherche, ouvertures sur le monde industriel et l’international... J’étais admis simultanément dans d’autres écoles mais c’est ici que j’ai souhaité venir".

Prochaine étape ? Un doctorat en chimie, sa discipline d’élection.

Un défi : savoir "sauter le pas"

Beaucoup d’étudiants "se font un monde" des Grandes Ecoles et estiment parfois à tort qu’ils ne sont pas faits pour elles. Fanny Garlan (promo 128) juge que réfléchir à sa réorientation lui a donné de l’audace. "Soigner mon projet professionnel fut peut-être un atout lors de l’entretien de motivation mais c’est avant tout grâce à cela que j’ai osé postuler à l’ESPCI".

Après une année de médecine puis une année de prépa intégrée à l’université Paris Sud, "je savais que l’ingénierie biomédicale serait ma voie" explique-t-elle, avant d’ajouter que "dans ce domaine, les laboratoires de l’Ecole ont beaucoup à offrir". Son conseil : s’informer soigneusement sur les établissements et réfléchir à son avenir.

Et sur place ?

"Cela dépend des parcours de chacun mais il faut savoir réexaminer ses méthodes de travail et à s’adapter" signale Coralie Teulère (promo 129), admise après une L3 Physique-Chimie délivrée par l’Université de Bordeaux. Selon elle, "les élèves-ingénieurs issus des classes prépa ont de précieux avantages : ils sont rapides, bénéficient d’une méthode de travail performante et le niveau est élevé. Il faut s’accrocher". Kévin Prieur (promo 129), qui est entré après son L2 (filière renforcée concours commun polytechnique à l’Université Paris-Diderot) partage son avis. "Il faut fournir un effort important, dès le début de la première année. L’année suivante, les écarts avec nos camarades issus des prépas tendent à s’amenuiser". Julien Brunet (promo 129) et Lucile Henry (promo 130) sont tous deux entrés après un L2 (respectivement de l’Université Paris-Sud et de l’Université d’Aix-Marseille II - Luminy). Ils insistent aussi sur cette nécessité de travailler intensément tout en soulignant "la solidarité entre élèves-ingénieurs" et "l’entraide générale" qui en découle.

Des efforts payants

Le jeu en vaut la chandelle. Au-delà du diplôme et de l’insertion professionnelle, que trouve-t-on d’unique en étudiant à l’ESPCI ? En tête du palmarès, "des TP de très haute qualité" répondent Jean-Philippe Krieger et Julien Brunet. Ils relèvent aussi un taux d’encadrement incomparable, une très bonne coordination des enseignements, des équipements de pointe et des stages passionnants. Interrogées, Lucile Henry et Coralie Teulère vont dans le même sens avant d’évoquer la vie étudiante sur le campus de la rue Vauquelin "et le sentiment de cohésion qui s’en dégage, particulièrement enthousiasmant, motivant et surprenant".

Bon à savoir

La direction des études de l’ESPCI suit de près les admis sur titre et organise des cours de soutien pour combler leurs lacunes éventuelles. Les élèves issus des filières MP des CPGE bénéficient par exemple de nombreuses séances de tutorat en chimie.





ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES DE LA VILLE DE PARIS
10 Rue Vauquelin, 75005 Paris