Imagerie ultrarapide et maladies cardio-vasculaires : la Fondation CNP Assurances soutient un nouveau projet de recherche

Contact : mickael.tanter@espci.fr

26/04/2013
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Mickaël Tanter, directeur de recherche INSERM à l’Institut Langevin de l’ESPCI ParisTech

La Fondation CNP Assurances apporte son soutien à l’équipe de l’ESPCI ParisTech (École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris) sur un ambitieux projet de recherche dirigé par Michaël Tanter (photo) et destiné à améliorer la détection et la prise en charge des anomalies de contraction du cœur. Ces dysfonctionnements touchent un million de personnes en France et sont responsables de nombreux décès.

Des anomalies difficiles à déceler

Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde, devant les maladies infectieuses et les cancers. Une partie de ces décès est due à des insuffisances cardiaques souvent consécutives à des anomalies de contraction du cœur. Ces dysfonctionnements, tels que les arythmies cardiaques et la désynchronisation des ventricules, touchent actuellement près d’un million de personnes en France. Le vieillissement de la population ne fait qu’accentuer ce phénomène.

Les techniques classiques d’examen, comme l’électrocardiogramme ou l’IRM, ne permettent pas encore de détecter de manière précoce et de localiser avec suffisamment de précision les anomalies électriques du cœur, qui conduisent avec le temps à l’insuffisance cardiaque.

Une technique d’imagerie ultrarapide par ultrasons

L’équipe de recherche Inserm U 979 « Physique des ondes pour la médecine » de l’Institut Langevin de l’ESPCI (École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris) a mis au point une technique d’imagerie ultrarapide par ultrasons (12 000 images /seconde) qui, à terme, pourra être appliquée à la visualisation et la mesure à très haute cadence de l’activation électromécanique du cœur.

Vidéo : A propos de l’imagerie ultrarapide par ultrasons - présentation de Michaël Tanter à l’Hôtel de Ville de Paris.

Capable d’atteindre des cadences de plusieurs milliers d’images par seconde, cette nouvelle technique non intrusive permet d’observer en temps réel et avec une précision millimétrique la propagation des vibrations mécaniques à l’intérieur des organes, ondes dont la vitesse est reliée à la dureté locale, et donc d’obtenir une carte quantitative de la dureté des tissus. En l’occurrence, l’imagerie ultrarapide du cœur permettra de détecter de manière précoce les dysfonctionnements liés à la conduction électrique et de différencier très tôt les troubles bénins des troubles graves nécessitant une opération lourde telle que l’installation d’un pacemaker.

Des défis à surmonter

« Il s’agira d’appliquer à l’observation des mouvements de contraction du cœur cette technique d’imagerie ultrarapide qui a fait ses preuves en matière de détection de certaines tumeurs comme celles du sein. La transposition de cette technique d’imagerie ultra¬rapide à la mesure de la rigidité du myocarde mais aussi à la visualisation haute résolution de l’activité électrique du cœur, soulève cependant de nouvelles difficultés que nous pensons être en mesure de résoudre. Notre but est de valider totalement ces nouvelles approches d’imagerie chez des patients d’ici deux ou trois ans » expliquent Mickaël Tanter, directeur de recherche de l’Institut Langevin au sein de l’ESPCI ParisTech, et Mathieu Pernot, chargé de recherche Inserm.

Financé par l’ESPCI, l’Inserm et la Fondation CNP Assurances, ce projet donnera lieu à la fabrication d’un prototype d’imageur ultrarapide à trois dimensions pour la recherche cardiovasculaire à l’horizon 2015. Il devrait permettre d’atteindre simultanément dans plusieurs zones du cœur une résolution de 5 000 images par seconde au lieu de 50 sur les systèmes d’échocardiographie actuellement utilisés en clinique.

Le projet est mené en lien avec l’équipe du Pr Haissaguerre (Hôpital Haut-Lévêque, Bordeaux), référence mondiale dans le domaine des arythmies cardiaques. L’équipe dirigée par Mickaël Tanter au sein de l’Institut Langevin est composée de 13 chercheurs permanents (CNRS, ESPCI et Inserm), de 8 post-doctorants dont un récemment recruté pour accélérer le projet d’imagerie rapide du cœur et de 20 doctorants.

Le site de l’Institut Langevin de l’ESPCI ParisTech

Le site de la Fondation CNP Assurances

Lire le communiqué de presse : "Lancement d’un projet de recherche sur les maladies cardio-vasculaires soutenu par la Fondation CNP Assurances"

Ce projet est soutenu par le Fonds de l’ESPCI Georges Charpak

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